Description

La dysménorrhée signifie littéralement « menstruations difficiles ». Même s'il est normal pour la majorité des personnes qui ont leurs règles de souffrir de crampes abdominales légères pendant un ou deux jours, au début de leurs menstruations, environ 10 % des personnes qui ont leurs règles ressentent des douleurs graves.

Il y a 2 types de dysménorrhée :

  • Dysménorrhée primaire : ce trouble entraîne des douleurs menstruelles qui ne constituent pas l'un des symptômes d'un trouble gynécologique sous-jacent, mais représentent le processus normal des menstruations. C'est le type de dysménorrhée le plus fréquent. Elle touche plus de 50 % des personnes qui ont leurs règles et est assez grave dans environ 10 % des cas. La dysménorrhée primaire est plus susceptible d'apparaître vers la fin de l'adolescence et au début de la vingtaine. Heureusement, pour un grand nombre de personnes, ce trouble s'amenuise avec l'âge, plus particulièrement après une grossesse. La dysménorrhée primaire est douloureuse et peut parfois entraîner une invalidité pendant de courtes périodes de temps, mais elle n'est pas dangereuse.
  • Dysménorrhée secondaire : les douleurs menstruelles sont reliées à un trouble gynécologique. La plupart de ces désordres peuvent facilement être traités avec des médicaments ou par certaines interventions chirurgicales. La dysménorrhée secondaire est plus susceptible de toucher les personnes pendant l'âge adulte.

Causes

Il semble que la dysménorrhée soit provoquée par des concentrations excessives de prostaglandines, hormones qui provoquent les contractions de l'utérus pendant les menstruations et l'accouchement. Les douleurs s'expliquent par une libération de ces hormones lors du détachement de l'endomètre (la membrane qui tapisse l'utérus) pendant la période de menstruations, entraînant ainsi une contraction de l'utérus et une diminution de son irrigation sanguine.

On compte parmi les facteurs pouvant aggraver encore plus la douleur associée à la dysménorrhée primaire, le basculement de l'utérus vers l'arrière (rétroversion de l'utérus) plutôt que vers l'avant, des périodes menstruelles plus longues, plus intenses ou irrégulières, le manque d'exercice, le stress psychologique ou social, le tabagisme, la consommation d'alcool, l'embonpoint, des antécédents familiaux de dysménorrhée et le début des menstruations avant l'âge de 12 ans.

La dysménorrhée secondaire peut découler d'un certain nombre de troubles, notamment les suivants :

  • adénomyose - les tissus qui tapissent l'utérus (appelés endomètre) commencent à se développer à l'intérieur de ses parois musculaires;
  • endométriose - des fragments de la paroi de l'endomètre s'échappent de l'utérus et s'implantent sur d'autres organes du bassin;
  • fibromes - tumeurs bénignes qui apparaissent dans la paroi utérine ou sont fixées sur cette paroi;
  • infection transmissible sexuellement (ITS);
  • l'utilisation d'un dispositif intra-utérin en cuivre (méthode de contraception);
  • salpingite - infection qui touche principalement les trompes de Fallope mais peut également s'attaquer aux ovaires, à l'utérus et au col de l'utérus;
  • tumeur ou kyste ovarien.

Symptômes et Complications

Le principal symptôme de la dysménorrhée est la présence de douleurs, qui apparaissent dans la partie inférieure de l'abdomen au cours des menstruations et peuvent également être ressenties dans les hanches, la partie inférieure du dos ou les cuisses. D'autres symptômes peuvent apparaître, notamment des nausées, des vomissements, des diarrhées, des vertiges, des maux de tête ou de la fatigue.

Pour la majorité des personnes, la douleur commence généralement peu de temps avant ou au début de leurs menstruations, atteint son apogée environ 24 heures après le début des saignements et commence à disparaître après 2 ou 3 jours. Des caillots ou des morceaux de tissu sanglants provenant de la paroi de l'utérus peuvent être expulsés de l'utérus, ce qui provoque des douleurs.

Les douleurs de la dysménorrhée peuvent être spasmodiques (crampes pelviennes prononcées qui surviennent au début des menstruations) ou congestives (douleur sourde et persistante). Les symptômes de la dysménorrhée secondaire apparaissent souvent avant ceux de la dysménorrhée primaire dans le cycle menstruel et ils persistent généralement pendant plus longtemps.

Dans 5 à 15% des cas, la douleur ressentie chez les personnes atteintes de dysménorrhée primaire est assez importante pour les perturber dans leurs activités quotidiennes et peut être la cause d'une absence à l'école ou au travail.

Diagnostic

Les femmes qui éprouvent des douleurs menstruelles devraient en parler à leur médecin afin d'établir s'il y a une cause sous-jacente qui peut provoquer une dysménorrhée secondaire. Le médecin procédera à un examen gynécologique et pourra demander des analyses de sang et d'urine.

Il pourra également recommander une ultrasonographie afin de disposer d'une image des organes internes ou procéder à une laparoscopie afin d'observer directement l'utérus.

Traitement et Prévention

Votre médecin pourra prescrire des médicaments ou d'autres remèdes selon la cause de la dysménorrhée.

La dysménorrhée primaire est généralement traitée à l'aide de médicaments analgésiques. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l'ibuprofène*, le naproxène procurent un soulagement chez de nombreuses personnes.

Certains médecins pourraient prescrire des suppléments hormonaux. Les contraceptifs oraux peuvent également aider à réduire la gravité des symptômes. Les nausées et les vomissements peuvent être traités à l'aide de médicaments antinauséeux (antiémétiques), mais ces symptômes régressent généralement sans traitement lorsque les crampes ont disparu. Les contraceptifs implantables et les dispositifs intra-utérin à progestérone libérant une faible quantité de l'hormone progestérone, se sont également montrés très utiles pour atténuer la douleur.

Ceux qui ne répondent pas à un anti-inflammatoire non stéroïdien ou à un contraceptif oral au bout de 3 mois pourraient souffrir de dysménorrhée secondaire. Le traitement de la dysménorrhée secondaire varie en fonction de la cause sous-jacente. La laparoscopie diagnostique, les autres traitements hormonaux ou l'essai de la neurostimulation électrique transcutanée (« TENS ») pourraient être les étapes suivantes. Une chirurgie peut être pratiquée pour retirer des fibromes ou élargir le canal cervical si ce dernier est trop étroit.

En plus des traitements indiqués ci-dessus, d'autres mesures non médicales peuvent contribuer à soulager les douleurs provoquées par la dysménorrhée :

  • faire des exercices légers, par exemple des étirements, de la marche ou de la bicyclette (l'exercice peut améliorer l'irrigation sanguine et réduire les douleurs pelviennes);
  • le yoga;
  • placer un coussin chauffant ou une bouillotte sur l'abdomen ou la partie inférieure du dos;
  • prendre beaucoup de repos et éviter les situations stressantes lorsque les menstruations sont proches;
  • prendre un bain chaud;

Certains traitements alternatifs, par exemple l'hypnose, les herbes médicinales ou l'acupuncture, peuvent également être utiles. Les herbes médicinales doivent être utilisées avec prudence. Bien qu'elles soient « naturelles », elles ne sont pas nécessairement sans danger et peuvent parfois entraîner des effets secondaires. Elles peuvent également interagir avec d'autres médicaments. Il importe de consulter votre médecin ou pharmacien avant de prendre des herbes médicinales.

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