Comment ce médicament agit-il ? Quels sont ses effets ?

Le mofétilmycophénolate appartient au groupe de médicaments appelés immunosuppresseurs. On l'utilise en association avec d'autres médicaments pour prévenir le rejet des organes transplantés en supprimant la défense naturelle de l'organisme, le système immunitaire. Il agit en inhibant la production d'un certain type de globules blancs (appelés lymphocytes) qui attaqueraient normalement l'organe transplanté.

Ce médicament est disponible sous divers noms de marque ou sous différentes présentations. Une marque spécifique de ce médicament n'est peut-être pas offerte sous toutes les formes ni avoir été approuvée contre toutes les affections dont il est question ici. En outre, certaines formes de ce médicament pourraient ne pas être utilisées contre toutes les affections mentionnées dans cet article.

Il se pourrait que votre médecin ait suggéré ce médicament contre une affection qui ne figure pas dans cet article d'information sur les médicaments. Si vous n'en avez pas encore discuté avec votre médecin, ou si vous avez des doutes sur les raisons pour lesquelles vous prenez ce médicament, consultez-le. Ne cessez pas de prendre ce médicament sans avoir consulté votre médecin au préalable.

Ne donnez pas ce médicament à quiconque, même à quelqu'un qui souffre des mêmes symptômes que les vôtres. Ce médicament pourrait nuire aux personnes pour lesquelles il n'a pas été prescrit.

Sous quelles formes ce médicament se présente-t-il ?

180 mg
Chaque comprimé vert clair, rond, légèrement biconvexe à bords biseautés, enrobé d'une substance entérique portant l'inscription « MYC » et « 180 » sur une face et « APO » sur l'autre, contient 180 mg d'acide mycophénolate. Ingrédients non médicinaux : dioxyde de silice colloïdale, méthylcellulose, laurylsulfate de sodium, acide stéarique. Enrobage entérique : hydroxypropylméthylcellulose, copolymère d'acide méthacrylique, polyéthylèneglycol, talc, dioxyde de titane, citrate de triéthyle, oxyde de fer jaune et AD et C bleu nº 2.

360 mg
Chaque comprimé rose pale, ovale, biconvexe, enrobé d'une substance entérique, portant l'inscription « MYC 360 » sur une face et « APO » sur l'autre, contient 360 mg d'acide mycophénolique. Ingrédients non médicinaux : dioxyde de silice colloïdale, méthylcellulose, laurylsulfate de sodium, acide stéarique. Enrobage entérique : hydroxypropylméthylcellulose, copolymère d'acide méthacrylique, polyéthylèneglycol, talc, dioxyde de titane, citrate de triéthyle, oxyde de fer jaune et oxyde de fer rouge.

Comment doit-on employer ce médicament ?

Le traitement par mofétilmycophénolate est habituellement commencé aussitôt que possible après la transplantation d'organe. La dose varie selon les circonstances. La dose pour les enfants qui viennent de recevoir une greffe de rein est basée sur la surface corporelle qui tient compte de leur taille et de leur poids.

Le médicament est habituellement donné deux fois par jour. Les 2 doses devraient être données autant que possible dans un intervalle de 12 heures et à approximativement la même heure chaque jour. Les médicaments oraux devraient être pris à jeun (1 heure avant ou 2 heures après les repas). Si vous vomissez ou si vous avez la diarrhée après la prise du mofétilmycophénolate, ne manquez pas d'appeler votre médecin pour obtenir des directives.

N'arrêtez pas de prendre le médicament sans en parler avec votre médecin en premier. Vous devriez laisser les capsules et les comprimés dans leurs plaquettes thermoformées jusqu'au moment de la prise. Les capsules et les comprimés doivent être avalés en entier et ne doivent pas être broyés ni mâchés.

Si vous utilisez la suspension orale, ne manquez pas de bien agiter le flacon fermé pendant environ 5 secondes avant chaque prise. Ne mélangez la suspension avec aucun liquide. Utilisez une seringue orale pour mesurer chaque dose, car vous obtiendrez une mesure plus juste qu'avec des cuillerées à thé de ménage.

Évitez le contact de la peau avec des capsules endommagées ou des caplets. Si la poudre de l'une des présentations du mofétilmycophénolate venait en contact avec votre peau, hâtez-vous de laver la région touchée à l'eau et au savon. Si le médicament entre en contact avec vos yeux, rincez-les minutieusement avec de l'eau pure. Utilisez un essuie-tout mouillé pour essuyer le produit renversé.

Plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte pour déterminer la dose dont une personne a besoin : son poids, son état de santé et la prise d'autres médicaments. Si votre médecin a recommandé une dose autre que celles indiquées ici, ne modifiez pas la manière de prendre le médicament sans le consulter au préalable.

Il est très important que ce médicament soit pris conformément aux indications de votre médecin. Si vous oubliez une dose, communiquez avec votre médecin pour obtenir des directives. N'utilisez pas une double dose pour compenser l'omission d'une dose.

Entreposez les comprimés, les capsules et la suspension de mofétilmycophénolate à la température ambiante. Conservez les comprimés à l'abri de la lumière. Jetez le mofétilmycophénolate en suspension qui vous resterait encore 60 jours après sa reconstitution.

Ne jetez pas de médicaments dans les eaux usées (par ex. pas dans l'évier ni dans la cuvette des cabinets) ni avec les ordures ménagères. Demandez à votre pharmacien comment vous débarrasser des médicaments inutilisés ou périmés.

Dans quels cas ce médicament est-il déconseillé ?

Abstenez-vous d'employer ce médicament dans les circonstances ci-après :

  • une allergie à le mofétilmycophénolate ou à l'un des ingrédients du médicament;
  • l'allaitement au sein;
  • une grossesse;
  • si vous êtes susceptible de devenir enceinte et que vous n'utilisez pas de méthode de contraception efficace.

Quels sont les effets secondaires possibles de ce médicament ?

Beaucoup de médicaments peuvent provoquer des effets secondaires. Un effet secondaire est une réponse indésirable à un médicament lorsqu'il est pris à des doses normales. Il peut être léger ou grave, temporaire ou permanent.

Les effets secondaires énumérés ci-après ne sont pas ressentis par toutes les personnes qui prennent ce médicament. Si les effets secondaires vous inquiètent, discutez des risques et des bienfaits de ce médicament avec votre médecin.

Au moins 1 % des personnes prenant ce médicament ont signalé les effets secondaires ci-après. Un grand nombre de ces effets secondaires peuvent être pris en charge et quelques-uns peuvent disparaître d'eux-mêmes avec le temps.

Consultez votre médecin si vous ressentez ces effets secondaires et s'ils sont graves ou gênants. Votre pharmacien pourrait être en mesure de vous donner des conseils sur la conduite à tenir si ces effets secondaires apparaissaient :

  • de l'anxiété;
  • des brûlures d'estomac;
  • une constipation;
  • une diarrhée;
  • des étourdissements;
  • de la faiblesse;
  • des maux de tête;
  • de la nausée;
  • de la raideur ou des douleurs articulaires;
  • des troubles du sommeil;
  • des vomissements.

La plupart des effets secondaires figurant ci-après ne surviennent pas très souvent, mais ils pourraient cependant engendrer de graves problèmes si vous ne consultez pas votre médecin ou si vous ne recevez pas des soins médicaux.

Renseignez-vous auprès de votre médecin au plus tôt si l'un des effets secondaires ci-après se manifeste :

  • des changements de la pression artérielle;
  • des crampes musculaires;
  • une douleur gastrique;
  • une enflure des pieds ou de la partie inférieure des jambes;
  • une fièvre ou des frissons;
  • un mal de dos;
  • un mal de gorge;
  • des plaques blanches à l'intérieur de la bouche, sur la langue ou dans la gorge;
  • du sang dans l'urine;
  • des signes attribuables à de l'anémie (réduction du nombre de globules rouges; par ex. des étourdissements, de la pâleur, de la fatigue ou de la faiblesse inhabituelle, un essoufflement);
  • des signes attribuables à une perforation intestinale (par ex. des frissons et de la fièvre, de la nausée, une douleur abdominale intense, des vomissements);
  • des signes d'infection (symptômes pouvant comprendre une fièvre ou des frissons, une diarrhée grave, un essoufflement, des étourdissements prolongés, un mal de tête, une raideur du cou, une perte de poids ou un abattement);
  • des signes d'un désordre de la coagulation (par ex. un saignement du nez inaccoutumé, des ecchymoses, du sang dans l'urine, une toux avec expectoration sanglante, un saignement des gencives, des coupures qui n'arrêtent pas de saigner);
  • des symptômes attribuables à une septicémie (une infection du sang; par ex. une fièvre, des étourdissements, une hausse ou une baisse importante de la température corporelle, une baisse de la pression artérielle, une respiration rapide et superficielle);
  • des symptômes de leucoencéphalopathie (par ex. des crises convulsives, une perte de la vue, de la difficulté à penser clairement, de la gêne à la marche);
  • des symptômes d'une infection des voies urinaires (par ex. de la douleur lors de l'émission de l'urine, une fréquence accrue de l'émission d'urine, de la douleur dans le bas du dos ou de flanc);
  • une toux;
  • des tremblements.

Sollicitez immédiatement des soins médicaux s'il se produit une réponse comme :

  • une douleur thoracique;
  • une difficulté respiratoire;
  • une fatigue ou un essoufflement soudain et inusité;
  • des signes de saignements de l'estomac (par ex. des selles sanglantes, noirâtres ou goudronneuses, des expectorations sanglantes, des vomissements de sang ou d'une matière qui ressemble à du marc de café).

Certaines personnes peuvent ressentir des effets secondaires autres que ceux énumérés. Consultez votre médecin si vous remarquez un symptôme qui vous inquiète pendant que vous employez ce médicament.

Existe-t-il d'autres précautions d'emploi ou mises en garde ?

Avant d'employer un médicament, ne manquez pas d'informer votre médecin des troubles médicaux ou des allergies que vous pourriez avoir, des médicaments que vous utilisez et de tout autre fait important au sujet de votre santé. Les femmes devraient mentionner si elles sont enceintes ou si elles allaitent. Ces facteurs pourraient avoir une influence sur la façon dont vous devriez employer ce médicament.

Bronchectasie : Lorsque le mofétilmycophénolate est utilisé en association avec d'autres agents immunosuppresseurs, on a signalé de rares cas de bronchectasie. La bronchectasie est un trouble caractérisé par des lésions aux parois des bronches, ce qui réduit la capacité à dégager le mucus et augmente ainsi le risque d'infections. Si vous développez des symptômes comme une toux, un essoufflement, ou des infections respiratoires récidivantes, consultez votre médecin aussitôt que possible.

Érythroblastopénie chronique acquise : l'utilisation de ce médicament peut provoquer l'érythroblastopénie chronique acquise, une affection caractérisée par l'absence de production de globules rouges par la moelle osseuse. Si vous éprouvez des symptômes attribuables à cette affection comme l'apparition soudaine de fatigue ou d'essoufflement, consultez immédiatement un médecin.

Fonction rénale : si vous avez une fonction rénale diminuée, discutez avec votre médecin de la façon dont ce médicament pourrait influer sur votre affection, de l'influence de votre affection sur l'administration et l'efficacité de ce médicament, et de la pertinence d'une surveillance médicale spécifique.

Infection : ce médicament fait chuter le nombre de cellules qui combattent l'infection dans le corps. Prenez des précautions supplémentaires pour prévenir l'infection et évitez autant que possible les personnes ayant des infections. Signalez immédiatement à votre médecin tout signe d'infection (par ex. une fièvre, des frissons, des maux de gorge, une émission d'urine douloureuse ou difficile).

Lymphomes et autres cancers : les personnes prenant des médicaments immunosuppresseurs comme le mofétilmycophénolate courent un risque accru de développer un type de cancer connu sous le nom de lymphome. Ce risque est lié à l'intensité et à la durée du traitement par les médicaments immunosuppresseurs plutôt qu'à un médicament en particulier.

Parmi les signes avertisseurs possibles d'un cancer, on retrouve les changements dans la fréquence des selles ou des mictions urinaires, des plaies qui ne guérissent pas, des saignements inhabituels, des changements de l'apparence d'une verrue ou d'un grain de beauté, de la sudation nocturne, une toux tenace ou persistante et des maux de tête intenses. Si vous subissez l'un ou l'autre de ces signes ou symptômes, indiquez-le immédiatement à votre médecin. Cela pourrait l'aider à rapidement détecter un cancer au début de son évolution.

Phénylcétonurie : le mofétilmycophénolate en suspension orale (solution) contient de l'aspartame (0,56 mg de phénylalanine par mL de suspension).

Problèmes d'estomac et d'intestins : étant donné que quelques personnes recevant ce médicament ont constaté des saignements de l'estomac, les personnes ayant des problèmes de l'estomac et de l'intestin devraient faire l'objet d'une surveillance médicale stricte pendant qu'elles prennent ce médicament. Si vous remarquez des symptômes de saignement de l'estomac (par ex. des selles sanguinolentes, noirâtres et goudronneuses, des expectorations ou des vomissements de sang ou une matière ressemblant à du marc de café), sollicitez immédiatement des soins médicaux.

Réactivation de l'hépatite : les personnes atteintes d'une infection dormante par le virus de l'hépatite B ou C peuvent subir une récidive de l'infection. Si vous avez des antécédents d'infection causée par le virus de l'hépatite B ou C, discutez avec votre médecin de la façon dont ce médicament pourrait influer sur votre affection et de la pertinence d'une surveillance médicale spécifique.

Somnolence ou vigilance réduite : le mofétilmycophénolate peut influer sur les capacités mentales ou physiques exigées pour accomplir des activités potentiellement dangereuses comme conduire une voiture ou faire fonctionner des machines. Évitez ces activités jusqu'à ce que vous ayez déterminé de quelle façon ce médicament influe sur votre capacité de les accomplir en toute sécurité.

Grossesse : ce médicament ne devrait pas s'utiliser durant la grossesse. On a rapporté des cas de malformations congénitales graves et de pertes de grossesse, notamment d'avortement spontané chez les mères de bébés qui avaient été exposés à ce médicament avant la naissance. Avant de commencer à utiliser ce médicament, les femmes pouvant tomber enceintes doivent obtenir des résultats négatifs à deux tests de grossesse effectués par voie sanguine ou urinaire. (Le deuxième test doit être effectué entre 8 et 10 jours après le premier test et immédiatement avant le début du traitement.)

Avant et pendant l'utilisation d'un traitement au mofétilmycophénolate, utilisez 2 moyens de contraception efficaces, ainsi que pendant 6 semaines après la fin de ce traitement. Si une grossesse advenait pendant que vous prenez ce médicament, consultez immédiatement votre médecin. Le mofétilmycophénolate peut réduire l'efficacité de la pilule contraceptive. Vous devez donc toujours utiliser un deuxième moyen de contraception.

Si vous êtes un homme actif sur le plan sexuel dont la partenaire est susceptible de devenir enceinte, vous devez utiliser des condoms pendant le traitement et pendant les 13 semaines suivantes. Votre partenaire doit également utiliser une méthode de contraception efficace pendant cette période de temps.

Allaitement : on ignore si le mofétilmycophénolate passe dans le lait maternel. Si vous prenez ce médicament pendant que vous allaitez, il peut causer des réactions indésirables importantes à votre bébé. L'utilisation de ce médicament n'est pas recommandée pendant l'allaitement.

Enfants : L'innocuité et l'efficacité de ce médicament ont été étudiées en ce qui concerne les enfants âgés de plus de 2 ans recevant une greffe de rein. Ni l'innocuité ni l'efficacité de ce médicament n'ont été établies en ce qui concerne les enfants ayant eu une greffe du cœur ou du foie.

Aînés : les aînés courent un plus grand risque de subir des effets secondaires quand ils prennent ce médicament.

D'autres agents peuvent-ils interagir avec ce médicament ?

Il pourrait se produire une interaction entre le mofétilmycophénolate et l'un des agents ci-après :

  • l'acyclovir;
  • les antiacides renfermant du magnésium et de l'aluminium;
  • les antibiotiques de la famille des quinolones (par ex. la ciprofloxacine, la norfloxacine, l'ofloxacine);
  • l'azathioprine;
  • le baricitinib;
  • le BCG;
  • le carbonate de calcium;
  • la cholestyramine;
  • la cladribine;
  • le colésévélam;
  • le colestipol;
  • les contraceptifs oraux (les pilules anticonceptionnelles);
  • la cyclosporine;
  • le denosumab;
  • l'échinacée;
  • le ganciclovir;
  • les inhibiteurs de la pompe à protons (par ex. le lansoprazole, l'oméprazole);
  • le léflunomide;
  • le métronidazole;
  • les modulateurs des récepteurs de la sphingosine-1-phosphate (S1P) (par ex. le fingolimod, le ponésimod, le siponimod);
  • le natalizumab;
  • l'ocrélizumab;
  • les pénicillines (par ex. la pénicilline, l'amoxicilline, l'ampicilline);
  • le pimécrolimus;
  • la rifabutine;
  • la rifampine;
  • le sévélamer;
  • les suppléments de magnésium (par ex. citrate de magnésium, sulfate de magnésium);
  • le tacrolimus;
  • le telmisartan;
  • le tériflunomide;
  • le tofacitinib;
  • les vaccins;
  • le valacyclovir;
  • le valganciclovir.

Si vous prenez l'un de ces médicaments, consultez votre médecin ou un pharmacien. Dans votre cas, votre médecin pourrait vous demander de :

  • cesser la prise de l'un des médicaments;
  • remplacer l'un des médicaments par un autre;
  • modifier la manière dont vous prenez l'un des médicaments, ou les deux;
  • ne rien changer du tout.

L'interférence d'un médicament avec un autre n'entraîne pas toujours l'interruption de la prise de l'un d'eux. Demandez à votre médecin quelle est la conduite à tenir en cas d'interactions médicamenteuses.

D'autres médicaments que ceux énumérés précédemment peuvent interagir avec ce médicament. Signalez à votre médecin tout ce que vous prenez, qu'il s'agisse de médicaments sur ordonnance ou en vente libre et de remèdes à base de plantes médicinales. N'oubliez pas de mentionner tout supplément que vous absorbez. Si vous consommez de la caféine, de l'alcool, de la nicotine ou des drogues illicites, vous devriez en avertir votre médecin prescripteur puisque ces substances peuvent modifier l'action de nombreux médicaments.

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